Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
50 stagiaires représentant 18 associations locales s’étaient inscrits. Sans compter les invités : un employé communal de la MNFCT, deux élus CGT d’un CHSCT de la RATP. et un syndicaliste retraité des transports de l’Abeva (Belgique).
Cette session avait été préparée par un travail collectif minutieux de la commission prévention de l’Andeva, qui s’est créée en 2009.
La session a débuté par deux brefs rappels sur les pathologies et l’histoire de l’amiante présentés par Georges Arnaudeau (Allo Amiante). Elle s’est poursuivie par un exposé de Pierre Bernardini (Addeva 93) sur l’amiante dans le logement social HLM qui a provoqué de nombreuses questions dans l’auditoire.
Didier Faure (Addeva 93), avec sa double expérience de professionnel du BTP et de victime, a présenté les diverses obligations réglementaires en matière de diagnostic amiante selon les situations (dans les parties communes ou privatives d’un immeuble, avant une vente ou avant des travaux...). Puis il a brossé un tableau simplifié de la réglementation amiante en France, exercice difficile lorsqu’on sait que près de 2000 pages de textes sont parues au journal officiel.
Cette première journée bien remplie s’est conclue par deux exposés d’Alain Lenormand (Adeva Cherbourg), ancien chimiste EDF : sur la collecte des déchets et sur les techniques actuelles de transformation de l’amiante en matériau inerte et sans danger.
Maurice Pierron (Cerader 24) a évoqué les actions menées en Dordogne par son association qui est intervenue auprès des autorités pour qu’une nouvelle déchetterie accueille l’amiante dans de bonnes conditions de sécurité et a même assuré une formation des salariés concernés au risque amiante.
Comme à chaque fois qu’une formation se tient à Vincennes, une soirée conviviale a été organisée avec une promenade nocturne sur un bateau restaurant où les stagiaires ont pu admirer les principaux monuments parisiens.
Le lendemain, Alain Bobbio (Addeva 93 et Andeva) a évoqué le droit d’alerte et de retrait, les actions en justice pour mise en danger d’autrui, dans lesquelles une association locale peut être partie civile. L’intervention d’un militant CGT de la RATP a montré ce que pouvait obtenir un CHSCT actif dans une entreprise.
Alain Bobbio a aussi présenté l’état et les insuffisances de la législation sur la valeur limite d’exposition professionnelle et le seuil de gestion de l’amiante dans les bâtiments.
La dernière partie du stage était consacrée aux expériences locales menées dans les différentes régions par des associations du réseau.
Ce fut l’occasion de mettre en lumière la diversité des problèmes qui sont posés aux militants à travers des dossiers aussi différents que celui de l’installation d’une grande surface sur un site Eternit à Vernouillet, des dalles de vinyle-amiante dans une école ou de la déconstruction de l’usine CMMP d’Aulnay-sous-Bois, sous confinement extérieur global .
Ce fut aussi pour les stagiaires eux-mêmes l’occasion d’exposer la nature des problèmes rencontrés dans leurs régions et la manière dont ils s’efforcent d’y répondre.
De l’avis général, ces deux journées furent extrêmement profitables. Elles constituent une base de travail solide qui va fournir aux associations locales des outils d’intervention et de formation des bénévoles à ces problématiques parfois mal connues.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
L'APPORT DES INVITES
Une clé du succès de cette formation est d’avoir trouvé un équilibre entre transmission de connaissances et échanges d’expériences. Le capital d’expériences accumulées des associations de l’Andeva mais aussi par des invités était impressionnante.
Yannick Lapergue a présenté une analyse fouillée de la stratégie mise en oeuvre par des militants CGT élus dans les CHSCT de la RATP qui ont su à la fois utiliser les prérogatives classiques de cette instance (droit d’alerte, enquête, expertises, réunions extraordinaires), mais aussi toutes les ressources des actions judiciaires telles que la mise en danger d’autrui.
Jean-Pierre Fumière, retraité de la STIB (société belge de transports en commun) a montré ce que pouvait faire un syndicalisme pêchu pour faire avancer le recensement et le suivi des salariés exposés, l’enregistrement des expositions, l’efficacité des masques, la sécurité des chantiers de désamiantage... dans un contexte souvent marqué par le déni du risque et la répression des lanceurs d’alerte.