Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
L’Afpa 86, association créée en 2014 à partir des fonderies du Poitou, a tenu sa seconde assemblée générale le samedi 28 novembre à Ingrandes-sur-Vienne. Si l’objectif initial de cette création associative était de faire inscrire l’entreprise sur la liste des établissements ouvrant droits à l’Acaata (allocation de cessation anticipée d’activité), l’Afpa s’occupe également de faire reconnaitre les victimes issues de la fonderie en maladie professionnelle amiante. 20 d’entre elles ont été reconnues ces dernières années. L’Afpa86 compte aujourd’hui 177 adhérents et traite également les dossiers de victimes extérieures à l’entreprise. C’est une association qui se veut apolitique et ouverte à tous.
L’usine qui compte encore près de 900 salariés, intérimaires compris, est en fait divisée en deux entités distinctes, la partie fonderie et la partie aluminium. Si les personnels de la Fonderie bénéficient aujourd’hui du scanner pour tous et ont vus reconnaitre une trentaine de personnes en maladie professionnelle, ceux de l’Aluminium sont encore exclus de cette surveillance médicale pourtant essentielle au dépistage des maladies.
La réunion s’est déroulée de 9h30 à 12h dans une salle prêtée par la mairie d’Ingrandes-sur-Vienne. Elle était animée par Eric Lemer, vice-président de l’association. Le rapport d’activité était présenté par Joël Bourdilleau, président de l’Afpa86, et le rapport financier par Harry CALVER (ancien trésorier qui devient secrétaire adjoint dans le nouveau bureau).
Le nouveau bureau est élu.
François Lafforgue, avocat du cabinet TTLA est revenu sur les démarches engagées pour le classement de l’usine en site amiante donnant droit à l’Acaata. Le dossier a été déposé à la Dirrecte, après un gros travail préparatoire consistant à détailler les différents postes d’exposition. Il a permis de dénombrer 172000 heures d’expositions pour 417 salariés. Suite à l’absence de décision du ministère, une contestation a été déposée. La réponse est attendue en décembre 2015.
André Letouzé, vice-président de l’Adeva centre, qui avait aidé à la constitution de l’Afpa, était venu en voisin et ami. Au nom de l’Adeva Centre, il les a aidés à mettre en place les 1ères permanences entre 2014 et 2015. Il a tenu à rappeler l’importance de fédérer les victimes à travers une association.
Gustave Brion, de l’amicale des anciens d’Everite et de l’Adeva Centre avait également fait le déplacement.
Hélène Boulot de l’Andeva était venue de Vincennes à l’invitation de l’Afpa. Elle est revenue sur le rôle de l’association nationale et sur l’importance d’une représentation nationale dans les organismes publics (Fiva, Fcaata, notamment). Elle a souligné l’importance de cette représentation sans laquelle aucune réelle avancée n’est possible, alliée aux manifestations et au poids que représente l’Andeva forte de ses plus de 20 000 adhérents. Elle a évoqué les actuels recours des employeurs empoisonneurs (Latty, Eternit, etc) qui tentent par tous les moyens d’échapper à leurs responsabilités. Elle a évoqué le décret « jeunes travailleurs » actuellement devant le Conseil d’Etat sur demande de l’Andeva. Elle a insisté sur l’importance de maintenir la pression, tant par des manifestations que par les apports techniques et recours juridiques qui pourront être menés au nom de l’association.
Cette matinée d’assemblée générale s’est clôturée par un pot qui fût également l’occasion d’échanges, cette fois-ci moins formels.