Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
Le mois d’août 2016 aura vu disparaître deux figures importantes de la lutte contre l’amiante. Nous tenons ici à leur rendre l'hommage qu'elles méritent.
En France, tout d’abord, avec le décès de Gaston Morisse le samedi 13 août.
Gaston Morisse était le président de l’Adeva 76, association dont il fut l’un des fondateurs en 1997. Ses engagements ne datent pas d’hier puisque après avoir intégré les Chantiers de Normandie au sortir de la guerre d’Algérie, il fut successivement secrétaire de la CGT, représentant syndical au comité d’entreprise des Chantiers, des ARNO et enfin de la SIREN.
Il représenta également les intérêts des ouvriers à la Sécurité sociale, à la CRAM et devant le comité technique régional. Son souci de la sécurité des ouvriers et de l’amélioration de leurs conditions de travail fut à l’origine de tous ses combats.
Il était également très attaché à la défense des services publics et participa activement aux discussions qui aboutirent à la mise en place de l’hôpital Jacques Monod du Havre.
Il y a 19 ans, grâce à l’exemple de son camarade Henri Ayoul qui avait créé une section Andeva en Bretagne, Gaston comprit l’importance d’engager ce combat localement pour les victimes issues des Chantiers et activités portuaires du Havre.
Ce fut en quelque sorte sa seconde carrière, mais en tant que bénévole cette fois, et il fit de cette association l’une des plus importantes de France en nombre.
Bientôt, l’Adeva 76 va fêter ses vingt ans. Gaston qui était engagé dans la préparation de cet événement n’y assistera malheureusement pas. Mais tous ceux qui s’y retrouveront auront à cœur de célébrer sa mémoire et se souviendront de lui avec émotion et reconnaissance.
En octobre 2014, malgré la maladie, Gaston avait tenu à participer à la manifestation nationale de l'Andeva.
Puis en Italie, avec le décès de Giuseppe "Beppe" Manfredi le 16 août des suites d'un mésothéliome.
Depuis peu, il était devenu le président de l’AFeVa, l’association locale de Casale Monferrato.
En juin 2015, Beppe Manfredi avait fait un long voyage pour venir au congrès de l'Andeva à l'île d'Oléron. Il était accompagné de Giovanni Cappa, le vice-président de l'AFeVA, lui aussi atteint de la même maladie et de Nicola Pondrano. Ce jour-là, Beppe et Giovanni avaient forcé l'admiration de tous les participants par leur détermination et leur courage face à la maladie.
Le 15 mars dernier, Beppe et Giovanni étaient venus à Paris avec d'autres dirigeants de l'association italienne (Bruno Pesce et Assunta Prato) et deux cancérologues italiennes (Daniela Degiovanni et Federica Grosso) pour participer à la journée "cancers de l'amiante : écrire l'avenir", co-organisée par l'Andeva et Mesoclin (réseau de tumeurs rares). Le témoignage de Beppe Manfredi avait été un moment fort de cette journée. Les contributions des deux cancérologues italiennes qui suivent depuis de longues années les ouvriers et la population victimes de l'amiante à Casale Monferrato avaient passionné l'auditoire.
En mai, trois ans après le diagnostic, la maladie de Beppe s'est brusquement aggravée avec l'apparition de métastases.
Son décès nous a profondément émus. Son courage face à la maladie restera dans nos mémoires.