Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
L’Afpa 86 (association Fonderies du Poitou Amiante 86) a tenu son assemblée générale le 14 janvier 2017 à Ingrandes-sur-Vienne. Créée il y a deux ans, son rôle est d’aider les salariés des deux fonderies, fonte et alu, qui ont été exposés à l’amiante à faire valoir leurs droits. Une tâche difficile dont l’ampleur n’est pas apparue imédiatement.
L’AFPA 86 a vu le jour en mars 2014 suite à une réunion d’information organisée par Joël Bourdilleau, actuel président de l’association, organisée avec la participation de l’Adeva Centre et de Maître Maccouillard, du cabinet d’avocats Teissonnière, Topaloff, Lafforgue, Andreu. Depuis, l’association a bien grandi. Elle compte aujourd’hui près de trois cent Adhérents.
« De 1981 à 1996, 350 personnes ont été exposées significativement, affirme Joël Bourdilleau. A la fonderie fonte, il y en avait dans les fours, dans les machines-boîtes – là où il y avait les noyaux pour faire les moteurs –, les couvercles de fours et il y en avait aussi à la fonderie alu. »
« Au début, nous ne connaissions rien à la constitution d’un dossier de reconnaissance en maladie professionnelle, reconnait Joël. Il nous a fallu plusieurs mois de formation, avec l’aide de l’Andeva et de l’Adeva Centre, pour apprendre à les traiter. Il y avait à l’époque une vingtaine de maladies reconnues et causées par l’amiante dans nos fonderies. Aujourd’hui, 54 reconnaissances ont été obtenues et une vingtaine de plus sont en passe de l’être. »
« Quand ils passent leur scanner, s'ils ont des plaques pleurales, ils viennent nous voir et on les aide à monter leur dossier pour qu'ils puissent se faire reconnaître en maladie professionnelle et qu'ils aient la possibilité de partir en pré- retraite amiante », explique Joël Bourdilleau. Mais la démarche est parfois longue et complexe.
Courant 2016, l'association a engagé un nouveau et difficile combat en tentant d’obtenir de la Direction Général du Travail l’inscription des fonderies sur la liste des entreprises donnant droit à un départ en Acaata pour les salariés qui ont été exposés à l’amiante. Mais l'administration a refusé. Une décision concernant laquelle l'Afpa 86 n'hésite pas à mettre directement en cause la direction de la fonderie Alu. « Ils ont fait pression sur la direction du travail. Ils ont argumenté sur le fait que que ça allait les mettre en difficulté, que ça allait faire fermer le site. » Il semble que le chantage à l’emploi, refrain bien connu de ceux qui se préoccupent de la santé au travail, ait encore de beaux jours devant lui.
Décidée à ne pas rester là, l'association a engagé un recours. Mais il va falloir être patient. « On rentre dans un système de tribunaux. Ça va durer plusieurs années. »
Lors de cette assemblée, Serge Moulinneuf et Eliane Rosier représentaient respectivement l'Andeva et l'Adeva Centre. Jean Louis Maccouillard représentait le cabinet TTLA.