Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
L’ADVARM 72 a tenu son assemblée générale le 4 février 2017 devant une centaine d’adhérents. Rappelons que l’Advarm 72 est une association qui s’est créée en 2003 sous l’impulsion des anciens salariés de chez Renault, avant de s’élargir à d’autres corporations comme les cheminots, le BTP ou d’autres anciens d’entreprises comme Carel et Fouché, qui en constituent désormais une large proportion. André Pousse en a été le président de 2005 à 2012 avant que Michel Bouvet ne prenne le relai jusqu’en 2017. A présent, c’est Sonia Hertz, élue au cours de cette assemblée générale, qui occupera la présidence.
Deux autres associations du réseau de l’ANDEVA avaient été invitées : l’Adeva Cherbourg qui a été d’une aide précieuse pour l’élaboration du « Guide de l’amiante » que l’Advarm va tenter de populariser dans la région Sarthoise ; et l’Addeva 44 avec laquelle les militants de l’Advarm72 partagent les mêmes rapports problématiques, mais qu’ils espèrent meilleurs en 2017, avec le réseau MESOCLIN.
Egalement invités, des syndicats, l’ordre des médecins, des élus locaux, et le directeur de la CPAM. Bien qu’absent lors de cette réunion, celui-ci a accepté de rencontrer prochainement une délégation de l’Advarm.
Autre point positif à souligner : Depuis bien longtemps la presse, qui depuis bien longtemps ne faisait plus écho des débats de l’association, s’est souvenue de son existence et a repris sur plusieurs jours les problèmes auxquels sont confrontés les élus de l’Advarm. Ces problèmes concernent principalement la prévention des risques d’exposition à l’amiante.
Le premier d’entre-eux concerne la fermeture de la déchetterie du Mans au sujet de laquelle l’Advarm avait tiré la sonnette d’alarme. En effet, celle-ci n’était plus aux normes depuis plus d’un an. Sans aucune consultation des associations compétentes ni information préalable auprès des habitants, la municipalité a décidé de fermer la déchetterie et de renvoyer les dépôts amiantés vers le site payant de Colas. A l’Advarm, on déplorait déjà ce manque de concertation : « Nous savions que la Chauvinière était obsolète, nous aurions voulu parler à Le Mans Métropole d’un dépôt volontaire, gratuit et trimestriel sur le modèle de ce qui se fait sur le territoire du SICTOM Loir et Sarthe (49)», précise Sonia Hertz, nouvelle présidente de l’Advarm. Celle-ci confie également craindre les transports de matériaux amiantés non bâchés ainsi qu’une recrudescence de dépôts sauvages.
Puis, consécutivement à la parution de plusieurs articles dans la presse (la médiatisation dans les affaires de prévention est essentielle !), un revirement s’est opéré et la municipalité a contacté l’Advarm dans le but de travailler, en collaboration avec celle-ci à une solution viable, pérenne et sécurisée pour le bien de tous, agents techniques comme population.
C’est dans cette optique que l’Advarm a décidé d’organiser une réunion d’information élargie sur le désamiantage des locaux des particuliers et l’évacuation des déchets. Celle-ci se tiendra le 20 mai 2017. Un diaporama sera présenté avec la présence d’un spécialiste de l’ANDEVA.
Le second problème auquel l’Advarm s’est trouvé confronté est celui d’une entreprise située en Sarthe qui fabriquait des freins et des embrayages.
Elle employait 18 salariés(es) et se targuait d’utiliser des matériaux modernes non polluants, mais avait cependant oublié de signaler qu’elle recyclait des embrayages et des freins amiantés sans protection adéquate. A l’heure actuelle, le site serait encore très fortement pollué, avec une dizaine de tonnes de déchets amiantés répartis dans des « bigs bags » aux abords de l’usine. Ceux-ci ont été empilés avant d’être oubliés, laissés à l’abandon. Ils sont aujourd’hui déchirés, et le vent se charge de faire circuler les fibres cancérogènes dans les environs.
La préfète de la Sarthe, lors d’une interview télévisée en septembre, avait répondu à l’Advarm qui lui avait envoyé un courrier, « qu’elle mettrait tout en œuvre pour protéger le voisinage (ZA) et évacuer le site avant la fin de l’année ». Or, à ce jour, rien n’a été fait.
Le 3ème site problématique concerne un ancien hangar à engrais chimiques classé ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’environnement). Son toit composé de plaques de fibrociment est aujourd’hui dans un état de décrépitude très avancé.
L’entreprise Soufflet, à qui le bâtiment appartenait, a quitté le site sans remplir ses obligations de déclaration d’arrêt d’utilisation. Suite à l’intervention d’une association de riverains, la commune d’Yvré l’Évêque l’a mise en demeure de sécuriser ce site qui menace les populations avoisinantes et la ligne de chemin de fer située à environ une cinquantaine de mètres. Le groupe Soufflet est resté sourd à ces demandes et la mairie a dû déposer un recours en demandant une remise en état du site. La Préfète a également demandé au Groupe Soufflet de protéger son site afin d’en interdire l’entrée, mais l’entreprise ignore cette demande en prétextant qu’elle ne l’utilise plus ! Après sa condamnation par la justice, l’entreprise s’est contentée d’entourer le lieu d’un simple grillage. A l’intérieur du périmètre, tout est resté en l’état, avec le risque d’effondrement du bâtiment et de l’éparpillement des poussières d’amiante qui en résulterait. L’Advarm espère que la décision de la cour d’appel qui a été saisie ne se fera pas attendre trop longtemps !