Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
C’est Gilbert Lesmestre, le président de séance, qui a ouvert la 21ème assemblée générale de l’Addeva 44.
L’Addeva 44 compte 9 secteurs et presque autant d’assemblée générales. Il s’agissait là de la toute première assemblée de la saison 2017 qui se déroulait à Saint Nazaire.
Après une minute de silence en hommage aux victimes disparues durant l’année 2016, Patrick Hamon, président actuel, a présenté le rapport d’activité de l’année écoulée.
Il a commencé par rappeler l’implication des élus de l’Adeva 44 dans le fonctionnement de l’association nationale. A travers le conseil d’administration, le bureau, et les différentes commissions (prévention, maladies professionnelles, fonctionnement, finances, Acaata) ce ne sont pas moins de 9 personnes qui sont profondément impliquées dans le fonctionnement de l’Andeva et qui sont donc fréquemment amenées à effectuer des déplacements vers la capitale.
Il a remercié les nombreux bénévoles, pour la plupart présents ce jour, de l’Addeva pour leur implication et leur travail. Que ce soit l’équipe qui gère le traitement des dossiers médicaux ou de celle qui gère les mises sous pli, tous ont leur importance.
Patrick est longuement revenu sur la défection surprise de l’Ardeva Nord pas de Calais et sur l’incompréhension de tous dans le réseau de l’Andeva devant cette décision.
Il évoqué la projection du film « Les Sentinelles », de Pierre Pézerat, soutenu par l’Addeva depuis le début ainsi que la réunion nationale du 9 janvier au palais du Luxembourg. L’un des sujets était l’accompagnement médical, présenté par le professeur Arnaud Scherpereel, et Patrick en a profité pour évoquer les difficultés rencontrées avec les référents Mésoclin de l’hôpital de Nantes.
Il s’est ensuite penché sur la prévention dont il a détaillé les enjeux : 20 millions de tonnes d’amiante ciment continuent d’empoisonner la vie des français et de menacer la santé de leurs enfants jusque dans les écoles. L’Addeva 44 s’est depuis longtemps impliquée dans ce dossier. En témoigne le désamiantage du Zorturk, un cargo démantelé ici l’an dernier. Pour ce chantier ultra-sensible, le Grand Port Maritime de Saint Nazaire n’a pas hésité à faire appel à l’association avec qui il a travaillé en étroite concertation. Au final, même si l’opération s’est déroulée dans de bonnes conditions, il n’est pas pour autant question de développer une filière de démantèlement à Saint Nazaire.
Il a également été évoqué le projet du professeur Got qui consiste à répertorier sur un site internet les diagnostics amiante de tous les immeubles du pays. Véritable serpent de mer, ce projet pourtant capital est bloqué depuis 20 ans par les lobbyistes du parc immobilier.
La prévention est devenue le domaine d’activité principal de l’ancien président, Roland Hottelard (voir interview ci-dessous). Il a évoqué la commission prévention de l’Andeva à laquelle il appartient et qui est en train de réaliser une série de plaquettes d’informations à destinations du grand public. La commission de l’addeva 44 est, elle, davantage axée sur les cas concrets à résoudre et se déplace régulièrement dans le département.
Roland a évoqué la création d’une Commission d’évaluation des innovations techniques, de détection et traitement de l’amiante dans le bâtiment (décret du 13/01/2017). L’Andeva doit y participer en tant que membre au sein d’un collège de six personnalités indépendantes, en plus des pouvoirs publics et des professionnels. Il s’agira de ne pas se faire instrumentaliser.
Frédéric Quinquis représentait le cabinet Ledoux et associés. Il a évoqué l’inscription sur les listes Acaata de la société SIDES le 2 mai 2016. Les dépôts de dossiers pour le préjudice d’anxiété seront donc encore possibles pendant plus d’un an.
Il a dénoncé les pratiques des avocats de la société EDF. Depuis longtemps, celle-ci ne faisait plus appel des procédures en faute inexcusable requises à son encontre. Elle se réserve désormais le droit de les contester au cas par cas. C’est une volte-face qui révolte les victimes.
Sur un sujet voisin, il a parlé de l’affaire Latty / Eternit. Ces deux entreprises tentaient de se faire rembourser par l’état une partie des indemnisations versées aux victimes en prétextant une carence réglementaire de celui-ci. Et en oubliant que si la réglementation de l’époque était certes limitée, ils ne l’ont même pas appliquée, toute insuffisante qu’elle soit. C’est sur cette base qu’elles ont été déboutées par la cour d’appel.
Sa collègue Muriel Le Villain a rappelé qu’on pouvait saisir le Fiva après une FIE pour bénéficier de l’indemnisation de préjudices complémentaires non pris en compte comme la tierce personne, le préjudice économique et les remboursements de frais d’obsèques.
Dominique Grelard, le trésorier a présenté le rapport financier. Il a déploré la baisse des renouvellements et a rappelé que la pérennité de l’association était l’affaire de tous. L’Addeva 44 avait clos sa première année (1998) avec 78 adhérents, et sa seconde avec 120. Elle en compte aujourd’hui 4268. Le pic avait été atteint en 2008 avec 5336 adhérents.
Philippe Mauconduit était l’invité de l’Addeva, représentant de l’Adeva 76. Cette association faisait partie de la réunion « Grand Ouest » récemment organisée avec l’Addeva 29, l’Advarm 72 et l’Adeva Cherbourg. Elle avait pour objectif de trouver des solutions pour être davantage présent dans cette partie de la France.
Jacques Faugeron est vice-président de l’Addeva 44, mais il est aussi le président de l’Andeva et c’est à ce titre qu’il est intervenu. Lui aussi est revenu sur les évènements internes survenus durant 2016. Il a cependant tenu à souligner tout ce qui avait été fait de positif, comme le renouvellement du bureau et du CA. De nouveaux visages sont apparus et avec eux de nouveaux projets ont vu le jour.
Pour finir, un vibrant hommage a été rendu à André le Meute qui a décidé de prendre un peu de recul après de nombreuses années passées à la tête de la commission médicale de l’Addeva. C’est Jean-Paul Le Junter qui va reprendre le flambeau. Ce dernier a listé les enjeux actuels et les problèmes rencontrés dans ce domaine, insistant sur le manque de considération du corps médical envers les victimes et leurs défenseurs.
La réunion s’est conclue par un échange convivial autour d’une collation.
Les débuts de l'Addeva 44 racontés par Roland Hottelard
Interview de Patrick Hamon et Frédéric Quinquis