Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
SOS Amiante a vu le jour en 1998, suite à la constatation par un certain nombre de cheminots que ceux d’entre eux qui étaient victimes de maladies professionnelles dues à l’amiante rencontraient les pires difficultés à en obtenir la reconnaissance. Depuis, l'association continue sans relâche son action en faveur des victimes de ce fléau qui tue chaque année toujours un grand nombre de personnes, 3000 par an selon les chiffres officiels. L'assemblée générale 2017 s'est déroulée le 17 mars et le rapport moral de l’année écoulée était présenté par la présidente, Mme Bernadette Pinori.
En 2016 les 10 bénévoles de SOS Amiante ont effectué 34 permanences. Deux de ces bénévoles ont cessé leur activité. Josette Deshons a changé de région et Claude Tressaut rencontre des problèmes de santé qui l'obligent à réduire ses activités. Qu'ils soient tous les deux remerciés pour leur travail au sein de l'association.
La mobilisation des victimes de leurs familles, appuyées par certains syndicats et associations, est plus que jamais nécessaire. En effet, on constate aujourd’hui dans la région PACA, mais pas seulement, que les niveaux d’indemnisation sont sérieusement remis en cause par les cours d’appel.
Par ailleurs, certains employeurs pratiquent une politique de remise en cause quasi systématique des gains obtenus et de négation des préjudices et des maladies.
Bernadette insiste sur le fait que seul le rassemblement et la participation de tous permettront de recréer les conditions pour que le dossier de la santé et la sécurité au travail deviennent un sujet essentiel dans le pays.
C'est pourquoi l’association est présente tous les jeudis dans les locaux de la Mutuelle et c’est pourquoi elle soutient le combat national mené par l’Andeva dont elle est adhérente. Car l'amiante ce n'est pas du passé, contrairement à ce que bon nombre de nos concitoyens pensent. Si l’on s’obstine à le penser, de nombreuses victimes, dont certaines ne sont probablement pas encore nées, seront un jour contaminées par l’amiante dans les écoles, les collèges, les bâtiments privés et publics qui en recèlent ou les friches envahies de décharges sauvages.
Guy Tales qui représentait l’Andeva a cette assemblée est intervenu sur le sujet des plaques pleurales. Il a évoqué une récente étude présentée par le professeur Christophe Paris à la réunion de l’Andeva organisée au sénat en Janvier dernier. Celle-ci précise que les porteurs de plaques pleurales ont davantage de chances que les personnes simplement exposées de développer un cancer. Le risque est multiplié par sept pour le mésothéliome, et par deux pour le cancer du poumon. Cela remet en cause leur statut de maladie bénigne et démontre l’importance du suivi post professionnel pour ceux qui en sont atteints.
Le rapport financier était présenté par Bertrand Bourguigon. Tout comme le rapport moral, il a été adopté à l'unanimité des présents et représentés. Bertrand n'a pas manqué de remercier les adhérents pour leurs dons. C'est grâce à leur générosité que l'association peut perdurer et poursuivre son travail d'aide aux victimes.
Maitre Eglantine Habib représentait le cabinet d’avocats TTLA auquel SOS amiante a renouvelé sa confiance. Elle a confirmé la nécessité de la mobilisation de tous lors des audiences, et la nécessité d’apporter toujours davantage de preuves, même dans les cas qui sembleraient évidents. Elle a déploré que l’on continue à constater une différence de traitement et de résultats entre les différentes juridictions, d’une région à l’autre.
Concernant le préjudice d’anxiété, il faut, pour qu’il soit admis, qu’il s’agisse d’une entreprise inscrite sur la liste des entreprises reconnues. La SNCF n’est pas inscrite, cependant il est évident de ce préjudice existe dans cette entreprise. A la suite du gain de la cause devant les Prud’hommes, on attend la décision de la Cour d’Appel d’Aix en Provence. Autre injustice relevée : ce préjudice ne s'applique pas aux salariés des entreprises sous-traitantes.