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Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles

Assemblée générale 2018 de l'Adeva Cherbourg

C’est sur un ton offensif que s’est tenue l’assemblée générale de l’Adeva Cherbourg. Présidée par Pascal Canu, l’Adeva Cherbourg s’est notamment prononcée  sur les derniers retournements du procès pénal de l’amiante actuellement menacé par plusieurs non-lieux. «A la catastrophe sanitaire s’ajoutera un naufrage judiciaire considérable», a dénoncé le président. « Cette proposition du Parquet d’arrêter l’instruction de plusieurs enquêtes pénales permet d’éviter un procès qui aurait posé l’enjeu des conditions de travail des salariés exposés aux cancérogènes de tous ordres, encore bien présents sur les lieux de travail. C’est délivrer un permis de tuer ! » s’est-t-il indigné.

 

François Lafforgue, avocat de l’association (TTLA) a confié son incrédulité concernant l’analyse qui a été faite par les juges du rapport d’expertise effectué l’année dernière. Le cabinet Teissonnière prépare déjà des recours et a sollicité  «la mobilisation des victimes qui sera, elle aussi, essentielle». Il a également délivré un panorama complet des contentieux locaux en cours.

 

Pour le régime général, une avancée importante a été soulignée : la possibilité pour des salariés sous-traitants d’entreprises listées de bénéficier de l’Acaata qui a été confirmée par la cour de cassation. «Il suffit pour cela d’avoir exercé son activité professionnelle, au cours de la période concernée, non chez l’employeur, mais au sein d’un établissement figurant sur la liste donnant droit à l’Acaata».    

 

L’Adeva en a profité pour regretter la suppression des CHSCT par l’entremise des ordonnances Macron.  « Non seulement ceux-ci étaient un contre-pouvoir au sein de l’entreprise, mais ils pouvaient aider à retrouver la mémoire des expositions pour un dossier MP ou Fiva ». 

Autre sujet prioritaire pour l’Adeva, le suivi médical post professionnel (SPP) des anciens salariés exposés à l’amiante, en partie supprimé depuis octobre 2014. L’association s’est félicitée que le Suivi Post Consolidation pour les malades atteints d’une MP30B dépendant du ministère de la défense ait été rétabli en juillet 2017. Rappelons qu’entre 1977 et 2012, il y a eu 4592 déclarations au sein de la Direction des Constructions Navales dont 1502 à Cherbourg. Le dispositif de suivi spécifique aux ouvriers d’état permet d’augmenter la périodicité  des visites chez le radiologue, préconisée à 5 ans mais laissée à la décision du pneumologue. « Pour les victimes atteintes d’une MP30B, nous considérons que sommes toujours dans une phase de dépistage d’une nouvelle maladie. L’incitation régulière et systématique à la surveillance auprès de cette catégorie de  victimes a donc une importance prépondérante pour le dépistage précoce d’éventuelles complications. Une pathologie cancéreuse peut d’autant mieux être traitée qu’elle est repérée à un stade précoce », insiste l’Adeva. 

 

Alain Bobbio a fait le tour de l’actualité de l’Andeva.  Il a dénoncé les menaces de non-lieux qui pèsent sur la tenue d’un procès pénal de l’Amiante en France. Il a également parlé des premiers combats menés pour la protection des élèves et des étudiants lors de campagnes de travaux dans les locaux mis à leur disposition.

 

L’Adeva Cherbourg a invité ses adhérents à venir débattre, lors de la projection du film "Les sentinelles" programmée pour le 22 février à 20h00 au cinéma Le Palace à Equeurdreville en présence du réalisateur du film, Pierre Pézerat, d’Annie Thébaud-Mony présidente  de l’association Henri Pézerat et porte-parole de Ban Asbestos France, du président de l'ANDEVA, Jacques Faugeron et de François Lafforgue du cabinet Teissonnière et associés. 

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