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Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles

CONGRES ANDEVA 2018 - Les tables rondes, les invités (2)

AMIANTE DANS LES ECOLES  - Partie 1 : Grande Bretagne, Espagne.  

Ces deux dernières années, les appels de parents d’élèves et de professeurs inquiets pour leur santé et celles de leurs enfants/élèves se sont multipliés au siège de l'Andeva et dans les associations locales. Qu’il s’agisse de travaux réalisés en présence des élèves ou de rétentions d’informations de la part des mairies, de pressions des autorités locales ou d'études biaisées, les problèmes auxquels les parents et professeurs se trouvent confrontés sont nombreux et variés et   c’est donc tout naturellement que le sujet s’est installé au premier plan de nos préoccupations. 

C'est également un sujet sur lequel certains pays européens sont actuellement beaucoup plus en pointe que la France. C'est pourquoi nous avions également invité des amis de l’étranger afin qu’ils puissent nous faire part de leurs expériences.

 

Le premier d’entre eux à intervenir est John McCLEAN, de Grande Bretagne. John est le président de JUAC (Join Union Asbestos Comitee), un mouvement crée conjointement en 2010 par les syndicats d’enseignants et les syndicats des agents techniques des écoles.

Son premier projet a été de définir l’ampleur du problème. Une singulièrement compliquée par le refus du gouvernement de faire remonter l’ensemble des problèmes signalés. Un refus auto justifié par la volonté de « ne pas alourdir le fardeau des cadres supérieurs dans les écoles ».

En 2013, JUAC a persuadé le comité scientifique gouvernemental sur le cancerogènéité d’examiner la vulnérabilité des enfants à l’exposition à l’amiante. JUAC diffuse également ses propres conseils aux écoles  et se réunit régulièrement pour planifier la campagne en cours.

 

L’ampleur du problème.

On estime que 85% des écoles britanniques  contiennent de l’amiante. Cet amiante é été installé massivement entre 1945 et 1990 sans qu’aucune mesure de repérage n’ait été prise.

En théorie, toutes les écoles devraient posséder aujourd’hui un plan de gestion de l’amiante qui indique ou il se trouve et dans quel état de dégradation. En pratique, personne n’est responsable de ce plan et de nombreux membres des équipes pédagogiques et du personnel encadrant ne savent rien sur la présence de l’amiante dans leur cadre de travail.   

Cette situation est aggravée par le fait que le gouvernement a pour politique de soustraire les écoles au contrôle des municipalités et autorités locales, ce qui fragmente les connaissances. Les nouvelles organisations sont moins responsables et il leur est plus difficile d’obtenir des informations sur l’amiante.

L’avenir

Au Royaume Uni, l’organisme régulateur sur les sujets de la santé, la sécurité et le bien être est le « Health and Safety Executive (HSE). Depuis 2010, ses ressources ont été drastiquement réduites et de nombreux fonctionnaires expérimentés ont quitté leur poste. La politique du gouvernement actuel consiste à dire que si l’amiante est en bon état, il doit être laissé sur place. Mais cela suppose que l’on connaisse vraiment cet état de conservation. Et ce n’est que rarement le cas.

JUAC reconnait que le retrait d’amiante peut être à la fois dangereux et coûteux ; mais il continuera à faire campagne pour son élimination progressive, en privilégiant les endroits où le matériau est dégradé.

 

Maria Angeles GUZMAN vit en Andalousie, plus précisément à Malaga. C’est la région la plus peuplée d’Espagne avec plus de 8 millions d’habitants. Elle est membre de plusieurs groupements dont l’AVIDA (Victimes de l’amiante de Malaga) et de l’AMPA (association de parents d’élèves) de l’école José Calderon de Malaga. C’est à ce titre qu’elle se bat depuis plusieurs années pour le retrait de l’amiante des écoles de Malaga dans un premier temps, puis de toute l’Andalousie.

Pour elle, tout a commencé en 2010 par la rédaction d’un manifeste réclamant le retrait des matériaux amiantés présents dans le collège José Caldéron dans lequel se trouvaient ses enfants.  Ce manifeste fut à l’origine d’un large mouvement unissant syndicats, associations anti amiante, certains partis politiques, enseignants et étudiants, mais surtout parents d’élèves.

 

A partir de là, se sont succédées grèves d’enseignants, manifestations, campagnes de sensibilisations, rédactions de manifestes publics dans les journaux, etc. Jusqu’à obtenir le 5 juillet 2016, un accord historique avec le Conseil du Gouvernement d’Andalousie qui décide de planifier l’enlèvement progressif de l’amiante dans les infrastructures éducatives publiques. 220 collèges de la communauté Andalouse sont concernés.

Cet accord peut se décliner en quatre points :

1/ Inventaire de l’amiante en place

2/ Fin du retrait prévu pour 2022.

3/ Budget engagé de 60 millions d’euros.

4/ Priorité donnée aux écoles les plus dangereuses

Le chantier de retrait d’amiante au collège José Caldéron a été commencé en hivers 2016. IL s’est achevé durant l’été 2017.   

 

 

Mais pour Maria-Angeles, le combat ne doit pas s'arrêter là car toute l'Espagne es concernée, et partout des mouvement similaires se mettent en marche. 

 

 

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