Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles

ADEVA 72 : Une assemblée générale placée sous le signe de la prévention

Il était impossible qu’il en soit autrement tant il marqué la vie de l’association depuis sa création : c’est donc par un hommage à André POUSSE décédé le 6 novembre dernier que s’est ouverte l’assemblée générale 2019 de l’Adeva 72 qui s'est tenue au Mans le 16 février.

La réunion s’est ensuite poursuivie par un point complet sur les activités de l’Adeva durant l’année écoulée.

La diffusion du guide amiante est désormais terminée, sauf au Centre Hospitalier du Mans qui refuse toujours d’accorder une place pour cette documentation malgré plusieurs tentatives auprès de la commission des usagers.  

Un rapprochement a été opéré avec le collectif Carel Fouché et la FNATH en Sarthe, cela en vue de créer un collectif amiante qui pourrait être un interlocuteur privilégié auprès des pouvoirs publics. Les résultats ne se sont pas fait attendre car il a déjà permis une rencontre avec Mme Kaziewicz, élue du Mans, à propos de la collecte des déchets amiantés. Consciente que l’état actuel du ramassage n’est pas satisfaisant, elle est d’accord pour associer l’Adeva à sa démarche. Cela se ferait par le biais d’une commission où les trois organisations seraient intégrées.

Pour l’Adeva, le but est d’aboutir à un ramassage ponctuel sur quelques dates par an avec une large information pour regrouper les déchets sur un site de transfert. L’objectif avoué étant que la ville assure financièrement cette charge.

Ce serait un moyen d’éliminer au mieux les déchets amiantés qui sévissent partout dans les locaux privés et publics et cela pourrait également limiter les décharges sauvages en forêt.

Une large opération de repérage est en cours dans les bâtiments publics afin de répertorier les lieux contenant de l’Amiante. Les écoles ont été les premières à être ainsi diagnostiquées. Le DTA (document technique amiante), pièce obligatoire, peut être fourni sur demande des directeurs d’école et des parents d’élèves.

Sur le site de l’ancienne usine Westinghouse, dans la zone du Panorama un lotissement de maisons individuelles est prévu. L’intervention de l’association, sur les lieux le jour de la démolition en présence de la presse, a permis d’obtenir le DAD (diagnostic avant démolition) qu’elle réclamait depuis des mois. Ce qui lui a permis de vérifier que le désamiantage avait été pratiqué dans les règles.

L’un des principaux dossiers de l’Adeva en 2018 a concerné le site pollué de l’ancienne usine FREIX qui contamine tout le quartier. Un tract d’alerte a été distribué à la population environnante car cette entreprise est, en l’état, devenue invendable. Le directeur, non content d’avoir contaminé ses ouvriers en ne les protégeant pas des fibres d’amiante qui volaient dans ses ateliers, a ensuite abandonné sur place des bigs-bags qui laissent échapper à l’air libre les fibres qu’ils contiennent. C’est un véritable scandale dont les pouvoirs publics ne veulent pas entendre parler. Il est temps que la population de Bonnétable intervienne auprès du maire.

Que dire de la nouvelle ligne de défense de Renault qui consiste à nier la Maladie Professionnelle des victimes issues de ses usines, alors même qu’elles ont déjà été reconnues par la CPAM ? Réalise-t-on que l’entreprise oblige ainsi les veuves à se présenter devant la cour de cassation pour faire reconnaître leurs droits ? C’est pour dénoncer ce comportement inacceptable et alerter les salariés que l’Adeva est allé distribuer un tract devant les portes de l’usine du Mans.

Cette année, l’Adeva 72 a également participé à différents évènements qui ont ponctué la vie associative en 2018 : les 24 heures de la CGT, la fête des associations à Allonnes, la « 25ème heure du livre » en compagnie de Virginie Dupeyroux, auteur du livre « amiante et mensonges, notre perpétuité ». Cet ouvrage est un témoignage poignant sur le vécu d’une jeune femme confrontée à la mort lente et cruelle de son père, victime environnementale d’Aulnay-sous-bois.

Le débat sur l’amiante dans les écoles a lui aussi rencontré un vif succès et l’Adeva espère que la rencontre avec la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) ne sera que le début d’un échange fructueux amorcé dans le but d’informer les parents d’élèves.

Toute cette activité n’a pas empêché les membres de l’Adeva 72 de poursuivre ce qui constitue le travail quotidien de l’association depuis ses débuts : aider les victimes locales à constituer leurs dossiers d’indemnisation. Ce ne sont pas moins de 172 dossiers qui ont été ainsi menés à bien depuis 2003. 14 dossiers supplémentaires ont été ouverts en 2018.

L’ADEVA 72 est une association vivante qui sait qu’elle ne doit pas s’endormir car le combat est loin d’être terminé. C’est pourquoi elle s’engage toujours davantage auprès de la population pour défendre ses intérêts face aux maladies professionnelles et à l’exposition à l’amiante où qu’elle se trouve. En 2019, elle souhaite porter son attention sur le Suivi Post Professionnel, car il reste beaucoup à faire pour que les salariés bénéficient d’une surveillance efficace après leur départ en retraite.

La fin des CHSCT est proche et l’Adeva s’est montrée particulièrement inquiète à ce sujet. Qu’en sera-t-il de la disponibilité des quelques délégués qui seront élus dans les CSE. Submergés par des tâches multiples et variées, comment pourront-ils agir pour continuer à défendre la santé des salariés sur leur poste alors même que les troubles musculo-squelettiques sont croissants et que les maladies liées aux risques psycho sociaux explosent ?

L’assemblée s’est clôturée par le repas fraternel qui a ravi ses adhérents.

 

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article