Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
Un article de Laura CIADELLA
La lutte se durcit du côté des enseignants du collège Versailles, dans le 3ème arrondissement de Marseille. Après avoir exercé leur droit de retrait jeudi et vendredi invoquant « un danger grave et imminent dû à la reprise des travaux sur des sols potentiellement pollués et touchés par l’amiante sans que le résultat des analyses ait été porté à notre connaissance », les professeurs se sont réunis hier, sous l’ombrière du Vieux-Port, vêtus d’une combinaison blanche pour exprimer leur colère et alerter sur la situation de l’établissement, dans l’espoir d’être enfin entendus.
« Maintenant, on nous dit que comme la parcelle de chantier a commencé à être exploitée par les entreprises, la responsabilité des travaux incombe aux entreprises », s’agace cette professeure qui dénonce « le manque de transparence » quand aux résultats qui indiqueraient – ou non – la présence d’amiante. « Et c’est pareil pour la pollution des sols, aucun diagnostic n’a été effectué à plus de 5cm alors qu’ils veulent créer un parking sous-terrain », poursuit-elle, lassée de ce combat qui dure depuis des mois.
« Il y a une négligence qui pèse sur la réalisation des travaux. Ils se sont basés sur des rapports anciens, certains bâtiments n’avaient pas encore été explorés… sûrement car il s’agit d’un collège situé dans un quartier défavorisé » lâche Nathalie Laclau, présidente de l’Avale13, l’association de victimes de l’amiante dans l’éducation, également mobilisée pour l’occasion.
Quelques parents d’élèves ont eux aussi rejoint le mouvement « pour la santé des petits », disent-ils. « Mon fils n’ira plus au collège tant que les travaux continueront », assure Belazreg, maman d’un petit garçon asthmatique en classe de 6ème, certificat médical en poche. « Toute la journée, ils sont confrontés au bruit, à la poussière, c’est inadmissible de leur imposer de telles conditions », ajoute Chamsia, maman d’une petite fille, elle aussi en 6ème.
Absent lors de ce rassemblement, les services du département en charge des collèges précisent que « les travaux sont entrepris au collège Versailles, comme pour toutes autres opérations, dans le strict respect de la réglementation ». Après la visite d’un agent de la Carsat, « certains travaux ont été suspendus. Les résultats ont été communiqués à la Carsat qui a confirmé leur compatibilité avec la poursuite des travaux. Pour la question de la pollution des sols, un diagnostic a été réalisé. Les terrassements à venir respecteront strictement les règles en vigueur ». Le collectif Versailles, lui, reste sur ses gardes.