Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
Vendredi 17 janvier, les bénévoles et adhérents de l’ADVASUM (Association de défense des victimes de l’amiante sidérurgie usine de Montataire) se sont réuni pour leur assemblée générale annuelle. Cela a été pour eux l’occasion de célébrer les 20 ans d’existence de cette association.
Depuis 20 ans, avec détermination, Jean Claude BOULANGER président de l’ADVASUM se bat avec force et constance sur ce terrain. Jeannette Bigand également présente depuis le début, devient à 88 ans, vice présidente d’honneur. Un hommage chaleureux lui a été rendu et a été l’occasion pour la salle d’un moment émouvant pour elle ainsi que pour l’assistance. Valentin QUADRONE, militant associatif et syndical a rejoint cette équipe depuis plus de 10 ans maintenant. Avec Jean Claude BOULANGER, ils sont un lien précieux sur cette région et ce secteur et aussi sur les combats menés nationalement avec l’ANDEVA. Ils sont également soutenus par Hassna NAJEMI, avocate dont le père a travaillé à l’usine de Montataire et de Didier BARAT et Raymond DECAGNIE, tous membres du bureau de l’ADVASUM.
Autre moment d’émotion lorsque, à l’ouverture de l’assemblée, Jean Claude BOULANGER a demandé une minute de silence en mémoire des victimes de l’amiante.
Hélène BOULOT de l’ANDEVA est d’ailleurs intervenue pour dire à l’assemblée que l’amiante était toujours un problème d’actualité : avec la présence encore en grand nombre d’amiante dans les bâtiments publics, mais que aussi le nombre de malades de l’amiante continuait à augmenter. Alors que les scientifiques pensaient il y a 20 ans que la France aurait atteint le pic du nombre de nouveaux cas, leur nombre ne cesse d’augmenter (800 nouveaux cas annuels au début des années 2010 contre 1100 nouveaux cas aujourd’hui). Le nombre de nouveaux cas chez les femmes a même doublé. Pourtant, alors que ce cancer peut être indemnisé, 1 personne sur 4 n’est ni indemnisée dans le cadre d’une reconnaissance en maladie professionnelle, ni par le FIVA, fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante. Cela a donné l’occasion d’un échange avec la salle pour demander une action de sensibilisation auprès des médecins, afin de les informer du rôle qu’ils avaient pour donner l’information à leurs patients et aux familles quant à l’accès à ces droits à reconnaissance et indemnisation. Une plaquette devrait partir à destination des médecins sur le secteur.
L’actualité importante pour l’ADVASUM sur l’année écoulée et celle à venir concerne le préjudice d’anxiété, le préjudice reconnu par les tribunaux lorsque les personnes ont été exposées à l’amiante, mais aussi aux agent CMR (carcinome mutagène et repro toxiques). Plusieurs dossiers ont été jugés et le résultat de la Cour d’appel d’Amiens est attendu en avril prochain.
Maître Elisabeth LEROUX, du cabinet TTLA (Teissonniere, Topaloff, Lafforgue, Andreux) défend les adhérents de l’association depuis de nombreuses années a appelé les personnes concernées à bien argumenter les dossiers et leurs demandes. Cette démarche n’a rien « d’automatique » et doit passer devant un tribunal où les juges vont estimer au cas par cas les choses. Elle a fait un appel, sur lequel Valentin QUADRONE a insisté, aux collègues qui pouvaient aider sur ces demandes. Il a aussi demandé un renfort lors des permanences tenues par l’ADVASUM à Montataire les lundis.
Cette assemblée générale s’est conclue par le pot de l’amitié où les échanges ont pu se prolonger.
Jeanne BIGAND (photo ci-dessous) est trésorière de l'Advasum depuis sa création. Elle a aujourd'hui 88 ans. En 2012, le département de l'Oise lui a décerné le diplôme d'honneur de l'engagement citoyen. Elle livre ici son témoignage.