Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
L’assemblée générale de l’Addeva Rouen Métropole s’est tenue dans la Salle du Conseil municipal de Sotteville-les-Rouen 31 janvier 2020 en présence de Mme Luce Pane, Maire de Sotteville, du député de la 3ème circonscription et de Jacques Faugeron, le président de l’Andeva.
C’est seulement la troisième Assemblée Générale de cette jeune association qui, depuis sa création en 2017, a instruit 316 dossiers. Dans sa présentation, Huguette Mercier, la présidente à également pris soin de remercier les représentants des municipalités de Saint Etienne du Rouvray et de Tourville la Rivière qui mettent régulièrement un local à disposition pour y effectuer les permanences tenues par Salvatore SCELCO, Jean-Luc MUTEL, Jean Luc AMORRICH et Claude SEBIRE.
Au chapitres des aides, une convention a été signée entre l’ADDEVA Rouen Métropole et la CPAM pour la seconde année consécutive. Ce partenariat, agrémenté d’une subvention, va permettre à l’Addeva d’ouvrir une permanence médicale tous les deux mois. Ce sera un appui précieux pour les victimes.
Huguette Mercier a rappelé que l’année 2019 avait été marquée par 10 décès dus à l’amiante parmi les adhérents. Avec un âge moyen de 73 ans pour ceux-ci. L’amiante abrège nos vies, on ne peut pas le nier. Et si les maladies bénignes de type plaques pleurales sont en baisse, c’est au détriment des malades les plus graves comme le cancer du poumon et le mésothéliome qui, elles, sont en augmentation. Pour honorer la mémoire de ces disparus, une minute de silence a été observée en début de séance.
Un point d’information particulier a été fait sur le suivi post professionnel (SPP). 12 demandes de SPP ont été obtenues au sein de l’Addeva en 2019.
Les arrêts du 5 avril et du 11 septembre de la Cour de Cassation sur le Préjudice d’Anxiété ont été évoqués. Une jurisprudence restrictive excluait les travailleurs fortement exposés à l’amiante dont l’établissement n’était pas inscrit sur les listes ouvrant droit à l’Acaata et ceux exposés à d’autres produits toxiques ou cancérogènes. Ce n’est plus le cas désormais.
Une année riche de contacts et d’échanges.
En 2019, l’Addeva a participé à de nombreux événements locaux et nationaux, tels que la journée d’information à la CARSAT au HAVRE (2 avril), ou l’assemblée générale de l’Adeva 27 le 18 avril à Aviron.
Le 3 juin, elle a rencontré Mme VIVIER (assistante sociale en Chef du CHU de Rouen) qui va désormais orienter les victimes vers l’association,
Le 29 juin, elle a participé à l’assemblée générale annuelle de l’ANDEVA à Vincennes.
Le 23 août, elle a rencontré une pneumologue (Mme El Kholi) de la clinique St Hilaire, pour l’informer de tout ce qu’il était possible de faire pour éviter des tracasseries administratives aux victimes.
Le 7 septembre, l’Addeva était présente au Carrefour des Associations de Sotteville les Rouen ; et le 06 novembre à la Journée du GRAND-OUEST qui réunit des associations régionales de l’Andeva.
Enfin, les 27, 28 et 29 novembre, l’Addeva Rouen Métropole faisait partie de la large délégation de l’Andeva présente aux Journées Francophones du Mésothéliome à Nantes.
Un 29 septembre 2019 à Rouen.
Le 26 septembre 2019, vers 2h40 du matin, un important incendie s’est déclaré dans l’Usine LUBRISOL de ROUEN. Il a provoqué des explosions et un énorme nuage de fumée qui s'est étendu sur plusieurs kilomètres aux alentours de l’usine. Plus de 200 pompiers ont été mobilisés pendant plus de 12 heures.
Une toiture en amiante-ciment de 8000 m2 a explosé et 5000 tonnes de produits chimiques auraient été détruites dans l’incendie avec très probablement des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des dioxines, du sulfure d’hydrogène, du dioxyde de soufre ainsi que des cocktails chimiques très dangereux.
Cela fait craindre des effets à long terme de produits cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction dans une zone géographique très étendue.
Une trentaine d’organisations (syndicats, associations, partis politiques) se sont unies pour exiger que toute la vérité soit faite. Manifestations et réunions se sont succédées.
Des plaintes ont été déposées pour mise en danger d’autrui. L’ADDEVA Rouen Métropole, l'ADEVA 76 et l’ANDEVA se sont portées partie civile.
C’est pourquoi la manifestation nationale parisienne du 11 octobre 2019 (qui a réuni 32 personnes de Rouen-Métropole, malheureusement pas assez au gré de l’association locale) avait repris ce thème dans ses pancartes.
L’Addeva sera particulièrement attentive aux conséquences sanitaires de cette catastrophe.
Concernant l’amiante dans les écoles et les bâtiments publics, l’Addeva a affiché son objectif : obtenir un état des lieux (DTA) de tous les établissements scolaires et HLM, du département construits avant 1997. Ils comptent sur les décideurs de la Seine Maritime pour les fournir (ARS, Préfet, Rectorat, Inspection Académique, Elus locaux, Directeurs d’Ecoles, etc…).
En 2020, l’Addeva soutiendra Véronique qui a perdu son père d’un mésothéliome en 2010. Celle-ci compte se lancer dans un défi peu commun : la traversée de la Manche à la nage en juillet. C’est une maman cinquantenaire qui n’a repris l’entrainement qu’en 2015, après avoir arrêté la natation pendant 28 ans. Cela représente 32 kilomètres dans une eau de 14° à 17°, une distance qui peut s’étendre à 50, 60 ou 70 km si la nageuse dérive.
Le challenge est impressionnant, mais il ne s’agit pas seulement d’accomplir un exploit sportif. Véronique veut médiatiser l’événement au service d’une grande cause : « Soutenir la recherche sur le mésotheliome menée au CHU de Lille par le professeur Scherpereel ».
L’assemblée s’est achevée par le verre de l’amitié.