Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
Après un report de quelques mois du à l'épidémie de la Covid19, l'assemblée générale de l'association Aldeva Condé Flers, s'est finalement tenue le vendredi 25 septembre. Elle a été reportée dans un article de l'Orme Combattante qui vous pouvez lire ci dessous.
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« Procédons à une minute de silence en l’honneur de nos disparus. » C’est ainsi qu’a débuté l’assemblée générale de l’Association locale de défense des victimes de l’amiante (Aldeva), vendredi 25 septembre 2020 dans la salle du cinéma Le Royal de Condé-en-Normandie.
Devant des sièges quasiment tous remplis, Jean-Claude Barbé a été élu nouveau président à la succession de François Martin, qui devient président d’honneur après 23 ans d’engagement.
"L’amiante n’est pas un problème du passé. Le nombre de cancers diagnostiqués ne cesse d’augmenter chaque année : +80 % pour les femmes, et +25 % chez les hommes. On va se battre encore, et toujours", a alors déclaré Hélène Boulot, directrice de la structure nationale (Andeva).
Du terrain civil au terrain pénal
Si la juridiction des dossiers d’amiante a pris beaucoup de retard en raison de la crise sanitaire, les victimes parviennent pour la plupart à être indemnisées.
Il y a trois procédures à enclencher selon les cas de figure : la faute inexcusable de l’employeur, le Fonds d’indemnisation Victimes Amiante (Fiva) ou le recours au préjudice d’anxiété, détaille Michel Ledoux, avocat de l’Association Nationale de Défense des Victimes de l’Amiante.
Le cas de l’usine du Plafond
Au cours de l’assemblée générale, Jean-Claude Barbé, nouveau président de la section locale Condé-Flers, a abordé le cas de l’usine du Plafond, dans la vallée de la Vère : « nous ferons de nouveau parvenir un courrier à la ministre de l’écologie, ainsi qu’au président de la région Normandie. Des membres du bureau demanderont aussi un rendez-vous au nouveau maire de Sainte-Honorine-la-Chardonne. Notre but est d’obtenir le désamiantage avec l’évacuation des déchets amiantés vers une décharge homologuée […] et la déconstruction avec l’évacuation des gravats de cette ancienne filature d’amiante, comme nous l’avons obtenu pour l’usine de Caligny. »
Les procédures pénales sont quant à elles, plus compliquées.
Au sujet de la première plainte déposée à Condé, sur l’affaire Ferodo-Valeo, un non-lieu a été prononcé par le ministère public selon cet argument : on ne peut pas dater la contamination donc on ne peut pas savoir qui étaient les chefs d’établissement.
Pour l’avocat et les membres de la section locale Condé-Flers, il est nécessaire de démontrer que les maladies liées à l’amiante font suite à une période d’exposition, et non pas à une date de contamination.
« Restera-t-il des chefs d’établissement à juger ? »
Michel Ledoux, ainsi que les autres avocats qui défendent les victimes de l’amiante, espèrent plaider à nouveau au premier trimestre 2021. « Je ne suis pas pessimiste pour le cas de Condé », ajoute maître Ledoux.
Pour rendre leur combat davantage concret, les membres de l’association espèrent « un procès pédagogique, pour protéger les générations futures et offrir aux familles la possibilité de raconter ce qu’elles ont vécu », témoigne Hélène Boulot avant de poursuivre : « lorsque nous obtiendrons le procès, restera-t-il des chefs d’établissement à juger ? ».
Par Maureen Marie / L'Orne Combattante / Société