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Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles

FREIX (Le Mans) : après une bagarre de 6 années, le site enfin en passe d'être sécurisé.

Pilotées par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les opérations de désamiantage du site Freix visant à retirer la totalité des sacs, situés à l’extérieur des bâtiments est enfin engagée. Depuis 2016, malgré les multiples mises en garde de l'Addeva 72, ces sacs contenant des produits amiantés ne cessaient de se désagréger, menaçant du même coup la santé des riverains et provoquant leur colère. Histoire d'un combat acharné de six années. 

 

L’entreprise FREIX dirigée par M. VALISSANT depuis janvier 2006 était une société spécialisée dans la production de matériaux de friction mais également dans l’activité de dégarnissage/regarnissage : ses clients lui adressaient des pièces usagées contenant de l’amiante pour les regarnir avec de nouveaux matériaux ; petit rappel des faits :

 

En novembre 2015, deux ouvriers font valoir leur droit de retrait.

 

Avril 2016 : le gérant décide de procéder au nettoyage de l’usine et d’arrêter la production.

 

Mi-mai 2016 : suite aux analyses d’empoussièrement, le site est fermé et l’inspection du travail porte plainte auprès du procureur de la République (mise en examen du gérant pour mise en danger de la vie d’autrui). Mais il y a environ 100 tonnes de déchets amiantés dans des big bag entreposés à l’extérieur des bâtiments. À l’époque, L’ADVARM 72 écrit à Madame la Préfète pour la mise en sécurité du secteur (en aout 2016). Rien ne bouge avant l’envoi d’un deuxième courrier en avril 2017 auprès du nouveau Préfet : une bâche est installée sur les big bag. Dans le même temps l’association se constitue partie civile au côté de l’ANDEVA et des salariés dans le procès pénal (mise en danger de la vie d’autrui).

 

Le procès a finalement lieu le 18 décembre 2017 après trois reports et le 5 février 2018 le jugement est rendu. Coupable de manquement à la législation en matière de sécurité au travail et de mise en danger de la vie d’autrui il est condamné à :

· 1 an de prison dont 6 mois ferme ;

· Interdiction d’exercer dans ce domaine industriel ;

· Mise à l’épreuve pendant 2 ans ;

· Indemnisation des parties civiles (salariés, associations et syndicats).

 

M. Valissant a fait appel de cette décision.

La cour d’appel d’ANGERS a confirmé le jugement le 17 janvier 2019. Des militants de l'Addeva 72 étaient présents, accompagnés de leurs camarades de l’ADDEVA 44 et de l’ADEVA Centre.

 

Le 12 janvier 2021, la chambre criminelle de la cour de cassation a jugé que le recours était sans intérêt juridique.

 

Pour ce qui est des déchets emmagasinés sur le site, le 20 juillet 2018, nous organisions un rassemblement avec distribution de tracts devant les locaux de l’entreprise à BONNéTABLE, nous avions convié le Maire, le Préfet, déjà sollicités à de nombreuses reprises ainsi que la presse et les habitants du secteur.

 

Les autorités compétentes en matière d’environnement pour ce site, Préfet et Maire de la commune n’avaient pas encore fait la preuve du mandat qui leur est confié par le Code général des collectivités territoriales :

 

« prendre toutes mesures relatives au maintien de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité publique ».

Pendant ce temps, le site se dégradait, les bâches de protection se déchiraient et s’envolaient, les sacs s’éventraient et restaient à l’air libre…

 La population environnante était exposée au risque de tomber malade dans les dizaines d’années à venir, sans avoir de suivi médical.

 

 

Enfin, après un ultime courrier de l’ADEVA 72 au Préfet le 6 août 2020, les travaux semblent s’engager depuis quelques jours, et,  comme convenu, toutes les précautions nécessaires semblent prises. C'est un réel soulagement pour ceux qui se trouvent à proximité . Les travaux de dépollution qui doivent se poursuivre encore quelques jours. Les déchets contenus dans la centaine de sacs encore présents sur place vont être évacués dans les meilleures conditions de sécurité possible. Le maire Frédéric Barré fait état, par exemple, de l’utilisation de brumisateurs pour éviter la dispersion des poussières.

Il précise également que le dossier Freix ne sera pas clos à la fin de ce chantier (prévu avant la fin du mois de janvier). Selon lui, restera encore la question des locaux dont l’intérieur devra, lui aussi, être dépollué avant de pouvoir être réutilisé. Affaire à suivre, donc.

 

FREIX (Le Mans) : après une bagarre de 6 années, le site enfin en passe d'être sécurisé.
FREIX (Le Mans) : après une bagarre de 6 années, le site enfin en passe d'être sécurisé.
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