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Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles

Journées "portes ouvertes" à l'Adevimap

L’Adevimap a tenu des journées "portes ouvertes" les 16 et 17 novembre derniers. Plusieurs dizaines de visiteurs en ont profité pour venir s’informer sur les activités de l’association et échanger avec les bénévoles présents. Monsieur Charroux, le maire de Martigues, s’est déplacé pour l’occasion, ainsi que plusieurs responsables des services de santé des communes environnantes. Des élus et bénévoles d’autres associations du réseau de l’Andeva comme l’Avalé 13 (Marseille), l’Avapa (Arles) ou le Caper Eternit Carontes sont également venus.

La présidente de l’Adevimap Christiane de Felice a donné pour l’occasion plusieurs interviews à la presse régionale. Nous reproduisons ici ses propos tenus dans le journal « La Provence ».

 Pourquoi avoir éprouvé le besoin d’organiser ces portes ouvertes ?

Parce que nous sommes connus sans être connus. Nos adhérents, ceux qui nous soutiennent, comme la mairie, les entreprises, les pouvoirs publics savent qui nous sommes mais qu’en est-il du grand public ? Nous avons un rayon d’action désormais bien plus large que les maladies liées à l’amiante. Les maladies professionnelles sont aussi liées à d’autres contextes, dans les entreprises comme dans la fonction publique. Porter des charges lourdes, respirer des solvants, cela peut aussi être pris en compte.

Quand on est touché par une maladie, cancer ou autre, quel intérêt y-a-t-il à être reconnu comme victime d’une maladie professionnelle ?    

D’abord, c’est obtenir la reconnaissance que l’on est allé travailler sans avoir connaissance de tous les dangers auxquels on était exposé, alors que c’est une obligation légale pour les entreprises. Ensuite, cela permet d’accéder, en fonction des pathologies, à des indemnités journalières différentes, à une prise en compte des traitements à 100%, à avoir un taux d’invalidité partielle ou permanente. Les démarches ne sont pas toujours faciles à entamer, puisqu’on parle de maladie ou de décès, mais il faut s’accrocher. Pour l’amiante, par exemple, cela peut déboucher sur des versements qui peuvent être d’une grande aide.

Monter un dossier, est ce compliqué ?

Ce qui est indispensable, c’est de reconstituer le parcours du salarié. Ce qui peut être facile, s’il a passé 40 ans dans une entreprise qui existe encore, mais beaucoup plus compliqué s’il a changé plusieurs fois d’employeurs et que certains ont disparus. Tout dépend ! Après, nous savons donner les bons conseils, comme l’établissement de certificat initial par les médecins, mais nous ne faisons pas à la place du malade ou de sa famille. Le dossier complet est ensuite à envoyer à la Sécurité sociale. Si tout va bien, il est approuvé et le versement des indemnités enchaine. Sinon, en cas de refus, on intervient. 

Depuis 2002, année de la création de l’association Adevimap, combien de dossiers l’Adevimap a-t-elle gérés ?

2040 dossiers, soit 130 à 150 par an. On entend par là que les victimes de maladies, mais nos dossiers d’indemnisation peuvent impliquer toute la famille, jusqu’aux petits enfants. Ça peut aller jusqu’à 30 personnes ! Quand l’association a été créée, sur les conseils de médecins mutualistes, on pensait naïvement que les pouvoirs publics allaient jouer leur rôle, qu’ils allaient prendre la main. Cela n’a jamais été le cas et c’est de pire en pire.

Quand un dossier aboutit, que ressentez-vous ?

Pour nous, c’est une récompense. Nous sommes une quinzaine de bénévoles, nous avons eu l’habitude de de militer ensemble durant notre vie active, et maintenant que nous sommes retraités, on trouve encore du temps pour continuer. C’est un engagement, une masse de travail incroyable que l’on abat.

Ou en est la reconnaissance des maladies professionnelles ?

Je vais vous citer trois chiffres qui parlent d’eux-mêmes : en France, 400 000 nouveaux cancers sont diagnostiqués chaque année. 85 000 sont imputables à des maladies professionnelles. Seulement 2000 sont reconnues par la sécurité sociale !

Propos recueillis par Eric GOUBERT.                       

    

Christiane De Felice en compagnie de Michel Salard, militant "historique" du Caper Caronte Martigues.

Christiane De Felice en compagnie de Michel Salard, militant "historique" du Caper Caronte Martigues.

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