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Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles

Journée internationale de la santé et la sécurité au travail au Mans : une communication de l'Adeva 72

Cette Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail, est célébrée à l’échelle mondiale depuis 1996 à l’initiative du mouvement syndical et depuis 2003 par l’OIT (Organisation Internationale du travail). Les membres de l’Adeva 72 se sont réunis ce jour, symboliquement, au pied de la plaque à la mémoire des victimes de l’amiante en Sarthe. Voici leur témoignage.

Deux morts chaque jour

La hausse du nombre de morts au travail en France est continue entre 2010 et 2019, passant de 537 à 790, soit deux morts au travail chaque jour. C’est sans compter les accidents du travail non recensés des fonctionnaires, des indépendants et auto-entrepreneurs, des travailleurs détachés, des livreurs, chauffeurs et autres travailleurs des plateformes (Uber, Deliveroo…).

Ce triste record représente presque le double de la moyenne des 27 pays de l’Union Européenne et place la France, avec 3,53 morts au travail par 100 000 travailleurs loin devant les meilleurs élèves que sont les Pays-Bas (0,48) et la Suède (0,72).

Ceci sans parler des morts liés à des maladies d’origine professionnelle. Citons seulement les 3 000 décès par cancer et par an dus à l’amiante, la plupart non reconnus. Sans parler des centaines de milliers de victimes qui traînent des séquelles à vie. Sans parler enfin des innombrables dépressions et suicides d’origine professionnelle, presque jamais reconnus non plus.

C’est une hécatombe qui, année après année, décime le monde du travail.

Les personnes mortes au travail ne sont pas victimes de la malchance mais d’un système d’exploitation. Le profit passe toujours avant l’humain. La mise en danger d’autrui des travailleurs s’opère en toute connaissance de cause de la part des employeurs et confirme leur responsabilité pénale. Il s’agit d’homicides.

Il n’y a là aucune fatalité. Les accidents résultent de pratiques patronales et gouvernementales concertées :

· sous-traitance en cascade, intérim abusif, travail détaché, intensification généralisée du travail, qui désorganisent les collectifs et rendent impossible la prévention,

· suppression des CHSCT, l’instance de représentation des salariés destinée à protéger la sécurité et la santé au travail,

· affaiblissement des effectifs et des pouvoirs de l’Inspection du travail et de la médecine du travail, transformées en agences de conseil aux entreprises,

· classement sans suite par la justice de la majorité des infractions patronales signalées par l’Inspection du travail,

· maintien d’une partie de la population salariée en situation de non-droits par la législation concernant les étrangers, la fragilisant face aux abus patronaux,

· explosion des risques psychosociaux liée à une gestion managériale qui vise à déstabiliser les salariés.

Il faut inverser ces politiques, responsabiliser les donneurs d’ordre pour les accidents chez les sous-traitants, doubler les effectifs de l’inspection du travail et des services de prévention (Carsat, médecine du travail), assurer leur indépendance. Face aux multiples infractions patronales au code du Travail, il faut des poursuites systématiques et des sanctions exemplaires pour pousser les employeurs à ne plus négliger la sécurité physique et mentale et la prévention. Les accidents du travail, les maladies professionnelles ne sont pas une fatalité. Les accidents industriels avec leurs effets environnementaux et sur la santé des citoyens non plus.

Concernant les Accidents du travail et accidents de trajet en France

En 2021, on a dénombré 604 565 accidents du travail dont 10 662 affections psychiques qui ont été prises en charge en accidents du travail, en 2021.

Le nombre des accidents de travail mortels en 2021 est de 645.

Il y a eu 89 278 Les accidents de trajet.

Le nombre de maladies professionnelles reconnues en 2021 et de 46 448.

Les troubles musculosquelettiques représentent à eux seuls 86 % de ces maladies professionnelles reconnues. Il est à noter que 2 183 cas de Covid-19 ont été reconnus en maladie professionnelle.

Pour les accidents en Sarthe, 5 807 déclarations d’accident de travail reconnues par la Sécurité sociale, avec plus de 80 salariés victimes touchées par une incapacité partielle permanente supérieure à 10 %.

Il faut compter en plus les 447 déclarations de salariés du régime agricole don 22 victimes ont une IPP supérieur à 10%

Principales causes : port des charges lourdes, mouvements non coordonnés, glissades, chutes, perte de contrôle de l’outil ou d’un objet…

Les accidents mortels. En 2018, ils n’étaient pas comptabilisés au motif qu’il y en avait moins de six.

En 2021 un salarié décédé a Loué.

En 2022 un autre décès a Tassé.

Les maladies professionnelles progressent également : 896 en 2019 régime général et 58 régime agricole reconnues

Les troubles musculosquelettiques (87 % des cas) restent la cause principale, mais les risques psychosociaux ont progressé de 37 % entre 2017 et 2019. Et l’amiante reste une cause importante de décès près de 3 000 décès en France en 2021 reconnue et indemnisées.

La loi El Khomri de 2016 adoptée par ordonnance en 2017 était censée améliorer la compétitivité des entreprises, développer et préserver l'emploi. Selon le gouvernement, cette loi avait pour mission de « protéger les salariés, favoriser l'embauche, et donner plus de marges de manœuvre à la négociation en entreprise ». La réalité et tout autre. Aujourd’hui il est difficile de comptabiliser le nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles car depuis cette loi, les CHSCT ont disparu des entreprises remplacé par des CSE qui sont dans l’impossibilité de suivre les AT et MP, vu le temps de mandat et le nombre de délégués en diminution.

Le projet de réforme des retraites du gouvernement Macron ne va pas dans le sens de l’amélioration des conditions de travail. Travailler plus longtemps reviendra à passer moins de temps à la retraite, et augmenter le nombre de maladies professionnelles et d’accidents de travail.

 Interpelons nos élus pour qu’ils fassent une proposition de loi pour que cette journée du 28 avril devienne une journée fériée pour que nous puisons rendre hommage dignement à nos proches qui ont perdu la vie en voulant la gagner le patronat peut bien nous payer cette journée.

Continuons de lutter afin de construire un monde qui saura prendre en compte les améliorations dans le monde du travail pour éviter que l’un de nos proches ne revienne pas à la maison après être parti au travail.  

                                                                                                                                                                                                                                     Pascal LURET

                                                                                 Président de l’ADEVA 72

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