Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
Le 28 septembre dernier, parents d’élèves et enseignants ont manifesté de concert devant les grilles de la direction de l’Education nationale pour réclamer plus de transparence et d’ouverture sur la question de l’amiante dans les écoles. L’Avalé 13, association marseillaise du réseau de l’Andeva était bien entendu aux premières loges.
C’est d’ailleurs l’absence de l’Avalé13 à une réunion sur le sujet réclamée par les représentants du personnel siégeant en Formation spécialisée en santé, sécurité et conditions de travail (F3SCT) qui est à l’origine de ce mouvement. Cette présence de l’Avalé, spécialisée sur la question depuis des années, était souhaitée par les représentants des personnels. Elle a été refusée par la Direction. Les représentants ont par suite refusé d’assister à la réunion.
« Nous avons réclamé une instance exclusivement sur ce sujet mais en présence d’un expert, l’Avalé13, pour qu’elle nous éclaire techniquement et juridiquement. Sa présence a été refusée sans argument crédible. On ne peut pas rester dans l’entre soi sur ces question », a déclaré Monia Haddaoui (CGT Educt’action) pour expliquer la demande de report.
C’est pour manifester leur opposition à ce qu’ils considèrent comme une posture de repli qu’une vingtaine de personnes se sont retrouvés devant la Direction académique. Nathalie Laclau, présidente de l’Avalé 13 et enseignante retraitée, était venue les soutenir.
« L’Education nationale est responsable de la sécurité des personnels et des enfants dans les locaux qui appartiennent aux Mairies, Départements et Régions. Et chacun se renvoie la balle. On veut être entendus. Là, on fait leur boulot : ce serait à eux de vérifier, de mener des investigations. » explique-t-elle.
Le point sensible porte sur de récents prélèvements surfaciques effectués à l’aide de lingettes dont les résultats ne correspondent pas aux mesures officielles basées sur l’empoussièrement de l’air.
« Ce sont les seules obligatoires mais elles ne prennent en compte que 35% des fibres d’amiante. Elles sont dépassées. On a évolué sur la connaissance, la nature des fibres, les pathologies induites » reprend Nathalie. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) estime d’ailleurs que la norme actuelle de 5 fibres par litre d’air devrait être divisée par 10. Sans succès auprès des décideurs pour le moment.
Le collège Prévert de Saint Victoret est un des plus vieux du département. Giovanni Di Mino, professeur dans l’établissement explique le débat technique en cours « sa dégradation entraine la circulation de fibres. Le DTA dit qu’on ne coure aucun danger mais on n’est pas d’accord avec les mesures d’empoussièrement effectuées au sein d’un bâtiment vide. »
« Nous ne dépendons pas du rectorat mais se joindre aux personnels, c’est aussi se préoccuper de la santé et la sécurité de nos enfants. Le Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen) doit intervenir », poursuit Sonia Rouis, parent d’élève à Saint Victoret et plusieurs écoles de Marignane.
La municipalité de Marignane s’est engagée avec le rectorat à refaire tous les diagnostics de ses écoles et des travaux ont été annoncés pour les vacances d’automne au collège Prévert.
« Quand on pousse, ça avance », conclut Monia Haddaoui.
Réalisé à partir d'un article de Christophe Casanova pour le journal "La Marseillaise".