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Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles

Aldeva Drôme Ardèche : assemblée générale 2024

D'après un article de Marc Belin, du Dauphiné Libéré (édition du 19 février 2024).

Le vendredi 16 février, l’Aldeva Drome Ardèche s’est réunie pour son assemblée générale 2024 dans la salle des fêtes du Creux de la Thine. A la tribune, Guy Rousset, président de l’association, était entouré de Frédéric Chenevier, maire d’Andancette, Philippe Becheras, maire d’Albon, Emmanuelle Anthoine, députée de la Drôme, et Guillaume Bernard du cabinet d’avocats TTLA.

Dans son discours d’introduction, Guy Rousset, président de l’association, lui-même atteint d’une maladie de l’amiante, ancien employé des établissements Trigano soulignait qu’aujourd’hui 220 personnes ont adhéré à l’Aldeva pour se faire aider dans leurs démarches administratives de reconnaissance et d’indemnisation.

Les administrateurs de l’association ont mis en avant la montée des cancers déclarés chez les victimes et leurs familles, notamment sur l’établissement Iveco à Annonay ayant utilisé de matériaux contenant de l’amiante.

« Nous avons constaté que les familles d’ouvriers exposés aux poussières ont été contaminés par les bleus de travail ramenés à la maison pour être lavés et ces familles peuvent également développer des cancers liés à l’amiante ». Le président rappelle que « les cancers liés à l’exposition à l’amiante sont toujours très présents et continuent de faire des ravages ».  

Avec l’Aldeva et l’ensemble des associations du réseau de l’Andeva et avec l’aide juridique du cabinet d’avocats TTLA, l’Aldeva a mené de nouveaux combats qui ont été gagnés, notamment le retrait de l’article 39 du projet de loi de financement de la sécurité sociale qui prévoyait de réduire les indemnisations versées aux victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle lorsque l’employeur a commis une faute inexcusable (FIE).

« C’est un gros cadeau aux employeurs. En cas de FIE, ce sont les victimes qui sont pénalisées par la diminution de l’indemnisation d’une façon drastique. On a frôlé la catastrophe, nous devons rester vigilants et porter toute notre attention sur l’obligation de l’employeur d’établir une fiche d’exposition amiante pour chaque salarié exposé qui a quitté l’entreprise. Même après la mort, le combat se poursuit pour faire valoir les droits des veuves ou veufs. J’attire l’attention des familles des défunts sur l’établissement du certificat de décès qui doit comporter la cause du décès ».       

Le président s’est aussi réjouit de la fin d’une des batailles menées par toutes les associations : la reconnaissance des cancers de l’ovaire et du larynx provoqués par l’inhalation de poussières d’amiante.

Les élus présents ont rappelé leur soutien dans le combat de l’Aldeva. Frédéric Chenevier, vice-président de Porte de DrômArdêche et maire d’Andancette rappelait : « les élus sont très attentifs aux lois ou aux règlements qui ne changent pas toujours dans le bon sens ».     

Faisant allusion à l’article 39, il a remercié pour son implication la députée Emmanuelle Anthoine qui a souligné que « c’est pour cette association que depuis 2017 je participe au groupe de travail sur l’amiante à l’Assemblée nationale, groupe dont je suis secrétaire, nous travaillons régulièrement sur ce sujet et notamment sur le suivi post professionnel qui est fondamental. Merci au président Guy Rousset et aux bénévoles engagés aux côtés des victimes, étant rappelé qu’on estime à plusieurs millions de nombre de salariés exposés à l’amiante alors que 800 personnes à peine sont déclarées chaque année » a-t-elle conclu en fin de séance.

Une adhérente témoigne : « heureusement que l’Aldeva était là » !     

Danièle Verrier de Beausemblant, adhérent de l’Aldeva a souhaité témoigner car son défunt mari, salarié de l’usine dite de Pont-à-Mousson à Andancette (où étaient fabriqués des tuyaux en amiante-ciment) fait partie des nombreuses victimes des poussières d’amiante reconnues sur ce site.

« Mon mari est décédé en août 2022. Cela a été très difficile à partir du moment les examens ont posé le diagnostic ; on a vécu des moments durs, de l’anxiété de la chimio, tout a été très difficile pour lui, bien entendu pour moi, pour la famille et les petits enfants. Heureusement que nous avons eu l’Aldeva Drôme Ardèche pour nous aider dans ce cheminement de paperasses administratives aussi bien pour moi que pour ses camarades décédés.

Quand on allait au cimetière, il y avait toute une allée, tous étaient là. Ce sont des moments difficiles, cette maladie est vraiment terrible, c’est comme le liseron dans le jardin, on enlève, on enlève, on fait le maximum, on pense que ça va aller et puis pan ! Ça revient ! J’en veux à cette entreprise qui les a tous empoisonnés, c’est très difficile à vivre. La vie continue malgré tout.

J’ai adhéré à l’Aldeva depuis un certain nombre d’années et je le suis engagé au sein du CA pour défendre au maximum toutes ces personnes qui arrivent au stade final".          

 

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