Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
Les Journées Revendicatives pour la Santé au Travail de la fédération CGT du BTP, du bois et de l’ameublement se sont tenues du mardi 29 au jeudi 31 octobre dernier. L’Andeva était présente tout au long de ces journées au siège de la confédération à Montreuil avec un stand bien fourni. Nous avons également pu bénéficier le mercredi d’une présentation en tribune suivie de débats, le tout d’une durée de 2h30. C’est Sonia Hertz de l’Adeva 72 et administratrice de l’Andeva qui a effectué cette présentation très appréciée du public.
Sonia Hertz était aussi présente sur le stand en compagnie de Jacques Hertz membre du conseil d’administration de l’ADEVA 72 et Patrice Raveneau de l’ANDEVA pour présenter de nombreux documents et publications de l’association nationale afin d’illustrer son action.
Le mercredi après-midi, après avoir remercié la fédération, Sonia a développé pendant plus de deux heures une information sur les risques d’exposition à l’amiante, les maladies professionnelles et la prévention.
Elle a d’abord présenté l’ANDEVA, créée en 1996 à l’initiative de l’ALERT (association pour l’étude des risques au travail), la FNATH (fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés) et le comité amiante Jussieu.
Elle a rappelé l’importance de leur combat pour obtenir une indemnisation et la prévention du risque amiante qui a abouti à la création du FIVA en 2000.
Pour rappel, elle a expliqué ce qu’était l’amiante et son historique mais l’auditoire, composé essentiellement d’ouvriers du BTP et des travaux publics, en connaissait les grandes lignes.
Cette fibre « magique » aux propriétés multiples et cinq fois moins chère que d'autres fibres comme la laine de roche ou la céramique, a été utilisée par les industriels dans 3 500 produits divers et variés dès la fin du 19ème siècle et massivement dans le BTP au cours des décennies 60-70.
Pour information et comme le temps courrait assez vite, elle a aussi rappelé les fondements de la Sécurité sociale et son organisation. L’accent a été mis sur la différence entre la « branche maladie » et la « branche AT/MP » (accident du travail/maladie professionnelle) avec, malheureusement, la sous-déclaration qui nuit grandement aux victimes et favorise les employeurs.
La non déclaration est un mal qu’il faut combattre car plusieurs avantages passent à la trappe :
Après avoir laissé la salle s’exprimer sur ces trois sujets, Sonia a développé un peu plus les maladies professionnelles en lien avec l’amiante :
Les plaques pleurales, les épaississements pleuraux, l’asbestose, les pleurésies, le cancer broncho-pulmonaire et enfin le mésothéliome avec dernièrement les cancers du larynx et des ovaires.
Après quelques échanges, elle a parlé des autres maladies professionnelles sans lien avec l’amiante mais qui explosent dans les statistiques : les TMS (troubles musculo-squelettiques) entre autres et les RPS (risques psycho-sociaux).
Enfin, Sonia a développé un sujet qui concernant de nombreuses personnes dans l’assistance : la prévention.
Elle a insisté sur le repérage des matériaux des différentes listes qui doit se retrouver dans le fameux DTA (dossier technique amiante) mais aussi les diagnostics avant travaux (DAT) et les diagnostics avant démolition (DAD). Elle a pu constater au travers des discussions que si la loi était précise et encadrait les interventions sur les locaux ou les bitumes contenant de l’amiante, cette législation était mal connue des personnels et surtout, peu suivie, au détriment de la santé des intervenants.
Elle a insisté sur le combat qui doit être mené par les ouvriers et leurs syndicats pour être informés correctement sur les chantiers qui les exposent, pour faire appliquer la loi et respecter la sécurité par le port des EPI (équipement de protection individuel). Si des avancées ont été obtenues en matière de législation sur la protection des travailleurs, cela a toujours été sous la pression de longues luttes, il ne faut pas oublier cela.
Leur santé est en jeu ! Ils peuvent aussi exercer leur droit de retrait et faire intervenir les inspecteurs du travail, la police ou la gendarmerie allant même jusqu’à alerter le Maire ou la CARSAT si besoin est.
En conclusion, de nombreux contacts ont été établis, Sonia a précisé que l’ANDEVA et ses associations locales se tenaient à leur disposition pour les informer et les soutenir. Ils se sont d’ailleurs largement manifestés sur le stand de l’Andeva durant ces trois jours afin d’y chercher conseils et avis.