Actualité de l'Andeva, l'association nationale de défense des victimes de l'amiante et autres maladies professionnelles
L’Assemblée Générale de l’AVALÉ 13 2024 s’est tenue le 4 décembre à Marseille. Etaient présentes à la tribune, Christiane de Félice pour l’ANDEVA et l'ADEVIMAP, Julie Andreu pour le cabinet d’avocats TTLA, Monia Haddaoui et Nathalie Laclau pour l’AVALÉ13. Ce fût l’occasion en préambule de rendre hommage à notre camarade Marie Josée, fondatrice de l’association et décédée en maladie professionnelle en mars dernier.
Dans sa présentation du rapport d’activités de l’année 2024 a décrit les très nombreux contacts noués par l’Avalé avec des enseignants ou des personnels confrontés au problème de l’amiante dans leur établissement scolaire. Partout les mêmes problèmes sont récurrents : Dossiers Techniques Amiante inexistants, obsolètes, incomplets mais également préconisations du DTA non suivies d’effet ; inertie des collectivités locales diverses pourtant propriétaires des locaux ; manque de réactivité, voire hostilité des chefs d’établissement ; la liste des problèmes rencontrés est longue.
Pourtant les luttes payent. Ainsi un camarade du collège Prévert de Saint Victoret a annoncé que les enseignants avaient obtenus des attestations d’exposition à l’amiante dans leurs locaux de travail. C’est le second collège sur le département qui obtient un tel document. Ce résultat est à mettre à l’actif de la mobilisation remarquable des enseignants avec un chef d’établissement très coopératif et motivé. Ces mêmes collègues ont obtenu des travaux de mise en sécurité qui étaient inscrits depuis des années dans le DTA, sans jamais avoir été faits.
Un autre camarade du collège Alexandre Dumas de Marseille a fait le récit de la mobilisation des enseignants en juin dernier, qui là aussi a abouti à des travaux qui auraient dû être faits depuis des années. Ce fut le fruit d’un signalement de danger grave et imminent avec droit de retrait auprès de la Direction Académique. L’hostilité ouverte de la principale du collège n’avait en rien entamé la détermination des enseignants qui ont bien fait de se battre. Ils gardent tous en tête qu’il faut être particulièrement vigilant vis à vis de tous les discours rassurants des collectivités locales et de l’éducation nationale.
La collaboration de l’AVALÉ 13 avec les divers syndicats enseignants adhérent (CGT, Sud, FO, FSU) de l’association porte également ses fruits. Un échange de compétences différentes nous enrichit mutuellement et nous rend tous plus compétents et efficaces. Au travers de plusieurs réunions d’information syndicales, et intersyndicales, les enseignants présents deviennent des enseignants avertis et vigilants et c’est une excellente chose. Cela « contrarie » certainement Education nationale et collectivités locales, qui se retrouvent souvent contre leur gré, enfin obligés d'appliquer la règlementation en matière d’amiante.
Au sein des instances comme le F3SCT, qui remplaça le CHSCT, les syndicats font bloc pour imposer de prendre enfin en compte le problème de l’amiante et de respecter les règles pour garantir la sécurité et la santé des personnels et des élèves. La pression doit être constante sur ce point.
Lors de cette AG, Julie Andreu du cabinet TTLA, avocate de l’association, est venue faire le point sur les procédures en cours de préjudice d’anxiété au collège Versailles (rebaptisé depuis les travaux en collège Joséphine Baker) de Marseille. Elle a également décrit très précisément les modalités de la plainte contre X au pénal que nous l’Avalé compte déposer dans l’année pour mise en danger de la vie d’autrui. Cette plainte vise à faire une première en France pour qu’enfin soit dénoncée la situation intolérable de l’amiante dans les locaux scolaires, et les multiples manquements à l’application de la règlementation. L’Avalé13 s’attelle très sérieusement à ce dossier : les soutiens sont nombreux et les éléments à dénoncer ne manquent pas.
Le bilan financier, les votes et l’accueil d’une nouvelle membre au CA de l’association conclurent cette Assemblée Générale.