Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de l'Andeva

Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.

22 Mars 2024, 09:32am

Les 13 et 14 mars ont eu lieu à la Bourse du travail de Paris les « Assises de la Santé et de la Sécurité au Travail » devant une salle pleine. Ces journées étaient organisées par les organisations syndicales au premier rang desquelles la CGT, Solidaires et la FSU. Plus de 400 personnes sont venues.

L’Andeva était présente dans les débats et les ateliers en les personnes de sa directrice Hélène Boulot et de son vice-président François Desriaux. C’est d‘ailleurs ce dernier qui animait le débat de clôture.  

Quatre thèmes principaux avaient été définis pour alimenter les débats : Accidents du travail et maladies professionnelles ; Santé, travail environnement (Amiante et chlordécone, lutter contre une réglementation qui autorise les industriels à tuer les travailleurs) ; Femmes, santé, travail ; et Transformation et organisation du travail.  

L’Andeva était représenté au sein d’un atelier dans les deux premiers thèmes. Lors de l’atelier « « de l’amiante au chlordécone », Hélène Boulot a effectué une présentation titrée : « 100 000 morts évitables, un scandale sans procès pénal ». Elle est revenue sur la faillite du procès pénal de l’amiante en déshérence depuis près de 30 ans maintenant. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? Elle a évoqué un code pénal mal adapté à ce type de cas et une absence de volonté de l’institution judiciaire. Elle s’est appuyée sur une décision très récente de la Cour de cassation qui a refusé les pourvois de l’Andeva et de l’Ardeva Nord Pas-de-Calais dans le dossier de la Normed et condamné chacune des deux associations à verser 1000 euros à un ancien membre du comité permanent amiante (CPA), institut de lobbying mis en place par les industriels de l’amiante entre la fin des années 70 et le milieu des années 90. Cette décision est une première et montre la volonté de l’institution judiciaire à mettre fin aux poursuites sur ce dossier de l’amiante. Dans cet atelier, l’intervention de Lilith du collectif des ouvriers et ouvrières agricoles de la Martinique sur le chlordécone a marqué l’assistance. Le parallèle avec le silence coupable et organisationnel était édifiant.

Les deux intervenants de l’atelier « Procédures judiciaire / réparation ; vers la réparation intégrale ? » dans le second thème étaient François Desriaux, Vice-président de l’Andeva, et Marie Pascual de l’association Ramazzini. Les arrêts du 20 janvier de la Cour de cassation et l’article 39 de l’ANI qui tentaient de les annuler planaient sur les débats.  Le premier a beaucoup insisté sur la nécessité d’entreprendre des fautes inexcusables de l’employeur et des recours auprès des prudhommes à chaque fois que c’est possible, seule façon selon lui de pousser les employeurs à travailler sur la prévention des risques plutôt que de se résoudre à attendre la réparation. La seconde a plaidé pour une meilleure indemnisation forfaitaire de base en considérant que les arrêts du 20 janvier aggravaient une inégalité de fait entre ceux qui peuvent entreprendre une FIE et les autres. L’idée d’un groupe de réflexion sur la réparation des AT MP, associant militants et chercheurs, a été émise, pour aboutir à des propositions concrètes bien construites.

Dans les ateliers consacrés aux femmes au travail, on a soulevé de nombreuses questions. Comment prendre en comptes les spécificités physiologiques féminines sans se laisser enfermer dans l’essentialisation ni se faire opposer les risques de discrimination ? Comment remédier à l’invisibilité de certaines ? Comment prévenir les faits de harcèlement sexuel, y mettre un terme et les sanctionner, voire interroger l’organisation du travail qui les permet où les provoque ?

Parmi les autres ateliers : « la transformation du travail et son organisation, comprendre et agir ». On y évoquait l’utilisation de l’intelligence artificielle et ses conséquences sur le travail. « De la souffrance individuelle à l’action collective pour transformer le travail ».        

Parmi les intervenantes et intervenants, des militants syndicaux ou associatifs, mais aussi des universitaires, des sociologues, psychologues, chercheurs, infirmières, inspecteurs du travail, liste non exhaustive. 

La conclusion des assises réunissait Sophie Binet (CGT), Benoit Teste (FSU), Murielle Guilbert (Solidaires) pour une synthèse des discussions initiées sur ces quatre thèmes durant ces deux journées inédites. Ce débat était animé par Joelle Mareschin et François Desriaux au titre de la Revue Santé & Travail.    

Le mouvement se poursuivra le 25 avril 2024 par un rassemblement unitaire dans les rues de Paris et par d’autres dates.

 

Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.
Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.
Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.
Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.
Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.
Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.
Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.
Assises de la santé et la sécurité au travail à la Bourse du travail de Paris. Une première réussie.

Commenter cet article